LES LUTTES POUR LA VISIBILITÉ. Esquisse d’une problématique

Tout semble indiquer que la question de la visibilité occupe désormais une place prépondérante dans les sociétés contemporaines. Tels acteurs déplorent l’absence d’attention publique accordée à leur situation ou leurs « problèmes », tels autres revendiquent un surcroît de visibilité, notamment médiatique. Du côté des mouvements sociaux et politiques, les revendications de visibilité semblent s’être installées dans le vocabulaire courant : il est question de mouvements d’« invisibles », de « sans-voix » ou de « sans-visages », ou encore de « sans » tout court. La problématique de la visibilité revient en outre de manière récurrente dans le vocabulaire de formulation des plaintes lors du développement de mouvements d’action collective: dénonciation de l’invisibilité, recherche de la visibilité des causes soutenues, de ses « problèmes » et sa situation d’injustice, etc. Bref, la question de la visibilité semble être entrée dans l’univers des questions systématiquement abordées lorsqu’on se penche aujourd’hui sur les conflits sociaux et les dynamiques de l’espace public. Faut-il voir en cela un phénomène nouveau ? Les mouvements d’action collective n’ont-ils pas toujours cherché à apparaître publiquement et en particulier à se faire voir devant les instances de pouvoir ? Ainsi, par exemple, les paysans anglais du dix-huitième siècle dont parle E. P Thompson, en révolte contre le prix du blé imposé par les meuniers, ne développaient-ils pas des modalités de visibilisation auprès de leurs interlocuteurs ou de leurs « adversaires » ? Leurs actions n’étaient-elles pas condamnées à apparaître à travers des formes de manifestation et en adoptant des registres spécifiques de formulation des plaintes?

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17/07/2009
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LES LUTTES
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